L’hiver je ne l’aime pas. Chaque été, allongée au soleil ou barbotant dans l’eau bleue intense du lac d’Annecy, je me pose la même question: comment est-il possible que je survive à chaque hiver? Je songe au froid mordant de janvier qui me donne seulement l’envie de me recroqueviller sous la couette. Même Noël ne m’émeut pas: les fêtes ont tendance à encombrer la fin de l’année, coincées juste avant le 1er janvier. Et puis, il faut recommencer l’année, redémarrer avec des muscles et articulations entièrement gelées, c’est laborieux. Février, ouais…un mois sans vraiment de caractère, souvent amoindri, parfois entier… Le ski, en février, bien sûr! Je crois qu’à Annecy, la plupart des gens se trouve dans l’obligation inconsciente d’aimer le ski, les raquettes, la Clusaz, et cetera. Quand on habite au milieu des montagnes, le ski c’est cool. Le matériel de ski aussi: pantalon dernier cri, veste imperméable, polaire anti-transpirante, chaussures new technologie, skis paraboliques ou encore mieux planche de surf, bâtons, après-ski, masque pour jour blanc, lunettes pour jour normal, crème solaire pour bronzer sans brûler, stick à lèvres, le forfait, télésiège, téléski, restaurant blindé, mouchoirs au cas où… j’en oublie sûrement. Et tout ça me paralyse, je ne peux plus rien faire à part attendre que ça se passe, au chaud confinée. Cette année cependant, quelque chose a changé. J’ai créée des bonnets et des écharpes : l’hiver, dans ce qu’il a de glaçant et d’encombrant à la fois, m’a animée. Surprenant! Nous voilà fin mars et c’est bientôt Pâques: les asperges, le gigot-haricots, les œufs en chocolat et les petits lapins crient tous ensemble aux bourgeons « ouvrez-vous, déshabillez-vous et tournez-vous vers la chaleur! » Yes! j’adore cette période, c’est comme si tout redevenait possible mais cette année je continue à tricoter. Retour à la nature avec (seulement) mon maillot en mailles coton, je me baigne en avril c’est décidé!
Le pique-tricot de samedi a eu lieu dans le jardin de l’Europe au soleil, au milieu des grands arbres et au bord d’un lac bleu ciel. De nouvelles venues qui ont semble-t-il bien apprécié la rencontre.
Ce pique-tricot a été une étape dans nos rencontres, dans l’évolution de nos « créations », dans le mélange de nos idées! Ma propre réflexion est partie d’une prise de conscience: le tricot, ce n’est pas si simple. Au départ, il faut l’envie de créer, à partir d’un simple fil dont la couleur ou la texture attirent cependant le regard et le toucher. Puis il faut oser, avoir confiance, accepter de faire, défaire, refaire: les trous, les mailles perdues, les nœuds, le fil qui s’emmêle autour des aiguilles. Pas grave, on progresse en faisant glisser les boucles les unes dans les autres, et avec prudence d’abord, on parvient à monter les mailles, tricoter un rang puis un deuxième rang puis un troisième rang…L’étoffe s’étoffe, ça se tient, la pelote diminue, les liens se consolident! L’assurance est là mais parfois ces aller-retours incessants deviennent répétitifs et la curiosité mènent plus loin: le point de riz! il est très beau ce point réalisé avec de la grosse laine je vous le conseille. Je m’investis, je prends des risques, j’alterne les points, je les invente! Et puis cette laine me déçoit, elle est douce mais quelle galère à tricoter, je regrette de l’avoir achetée… Tant pis je l’utiliserai de temps en temps pour embellir mes ouvrages. De toute façon la patience est de mise, à moins de tricoter de petits ouvrages afin d’avoir plus rapidement la satisfaction du travail fini et le plaisir d’avoir créé quelque chose de jolie et confortable. Tricoter à plusieurs est aussi une bonne façon de détourner le tricot et lever le nez. Mais pas facile non plus, les boucles sont irrégulières car tantôt très serrées tantôt très lâches, les diamètres des aiguilles sont tous différents et les couleurs n’en parlons pas! La couverture commune en projet n’est pas faite: un morceau de soi à partager et coudre avec celui des autres! Quelle déception, c’est humain, j’arrête… Mais finalement, peu importe si le pull se détend parfois, on l’aime toujours, et puis, quand on a acquis les bases, tout est possible. Avec un peu d’imagination et en considérant que la maille ne fait pas tout, un joli tissu fleuri réjouit mon écharpe, une perle éclaire mon pull, un bouton fait marrer mon bonnet. Il faut avoir confiance car on peut trouver, dès qu’un rang se corse, un point torse pour se sortir d’affaire. Et voilà que la fleur de Claire se transforme en vase pour pâquerettes. La guêtre de Sophie (enfin trentenaire, pour le tricot c’est mieux:-)) réchauffera une jambe puis l’autre à tour de rôle jusqu’à ce qu’elle ait une sœur, née d’un autre bain! Titi décide de transformer ses aiguilles en baguettes! Caroline tentera d’accepter de passer d’un rang à un autre en tricotant la dernière maille comme les autres. Céline laisse à sa jolie petite puce le boulot de finir son propre pull (après tout!). Quand à moi, je continue les mini-bonnets. Rien de plus naturel pour un pique-tricot que de crocheter des bonnets pour petits piques! A suivre sur le blog, peut-être une surprise en fin de semaine. Plus que 40 mini-bonnets!
Les douleurs aux mains sont dues à la crispation prolongée des articulations lorsque je crochète.
Pour diminuer les douleurs : décoaptez les articulations de vos doigts un par un après avoir crocheter ou tricoter. Plus simplement, prenez vos doigts un par un avec l’autre main et étirer très lentement et avec douceur. Idem pour le poignet. Puis poussez vos doigts vers l’extérieur. Attention ne pas faire craquer. Démonstration!
Aujourd’hui, mes mains ne bougent pas normalement : mes doigts sont froids, mes articulations sont douloureuses, les mouvements sont ralentis sur le clavier de l’ordinateur! Il faut me rendre à l’évidence : à force de… trop de crochet! besoin d’une pause, de vacances!
Bien essayé de former Bolton en lui présentant le tricot comme une activité super sexy ! J’ai même évoqué longuement le gilet en laine de son idole ! Pas moyen, il est définitivement plus rollers que tricot.
Et puis finalement, plus j’y réfléchis…
D’abord, une question me taraude depuis le début du brunch : quelle tronche a ce porc laineux qu’a rencontré Sophie dans un parc près de Genève? Il existe bel et bien en Suisse car il supporte les basses températures. On y trouve seulement des porcs laineux à ventre clair. Une autre question me trotte dans la tête: peux-t-on utiliser la laine de notre cochon pour tricoter? Le voici! Je le trouve assez mignon et j’aurais presque envie de le toucher!
Sinon: brunch-tricot très riche en idées, en mailles et en créativité! je vous laisse admirer la fleur en crochet de Claire, la concentration de Sophie et Julie nouvellement initiée.
Caro est passée pour le café, avec Loé qui a semblé apprécier les Julisophie’ salades de fruits. Caro avait tricoté ses bas au préalable pour nous impressionner!
Alors quel tricot pour la suite : est-ce qu’on se tricote un ponton? les chaises longues devant courrier? une couverture de pique-nique ou est-ce qu’on se fait un flash-tricot dans Annecy? à suivre….
« Tricote ta chatte, Loulou ! », WAD Magazine (We Are Different), automne 2008, photographies Louise Ridel et Marco Rochas, supprimées de la page du blog sur demande de la photographe. Vous les trouverez sur My Fashion Database.
Qu’est ce que ça peut être? non, ce n’est pas un bonnet un peu kitsch, ce n’est pas non plus une serpillère multicolore…C’est une housse fluo pour la selle de mon nouveau vélo à qui je crochète un pur look de printemps, une nouvelle vie s’annonce à en faire pâlir de jalousie ma polaire assortie! Hommage à Magda Sayeg, la mère du mouvement yarn bombing. Et quel confort pour mon pète! Manquait la petite touche biker indispensable pour les balades sur la piste cyclable au bord du lac : admirez mon guidon frangée.
J’ai pris mon après-midi pour voir deux Caroline(s) dans la ville. Sur le chemin, j’ai récolté des nouvelles, des objets, des aliments, des idées, des conseils. Une salade César à la terrasse d’une brasserie suivie d’une ballade dans la vieille ville ensoleillée, -blablabla-,des couleurs et des formes chez « Pas de samedi sans bigoudis ». Et puis passage oblige chez François Pralus où m’emmène la Grenobloise pour la deuxième fois, je ne connaissais pas (;)merci pour le tuyau)! Coté-Laine évidemment, ça faisait un certain temps : mais cette fois je viens chercher du coton, du lin, de la viscose et tout autre fil estival, coloré et léger. Comme à chaque fois, je m’oblige à faire des choix, je pourrais tout acheter pour tout essayer. Car je n’ai jamais l’idée d’un ouvrage en tête quand j’achète le fil. Mon imagination est ouverte à toutes les possibilités de couleurs et de textures…il paraît que le fluo est à la mode cette année! -blablabla-. Vu la chaleur printanière le thé se transforme en Pulco citron acidulé au calme et avec la Parisienne, nous faisons sa fête à la praluline! Miam. Photos et essayages,-blablabla- va falloir bosser maintenant que j’ai une manageuse!